lundi 10 avril 2017

Information documentaire: et si les professionnels sénégalais refusaient la révolution ?


L’idée d’écrire cet article m’est venue en tête après avoir visité quelques services documentaires, lu quelques articles comme celui de Antonin Benoit Diouf et faire un constat général sur l’état actuel de la profession. En effet, je me pose souvent la question à savoir si nous avions rempli notre devoir de professionnels, notre métier ne serait-il pas plus perceptible, les services publics et privés  ne seraient-ils pas obligés de nous accorder plus de considérations, serions-nous même dans cet état actuel ? Je le pense bien, que quelquefois nous avons péché, il faut le reconnaître. 😔


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Nous avons l’habitude de remettre en cause notre formation reçue à l'EBAD ou de reprocher à l’Etat de ne pas considérer notre profession comme il le devait, mais on ne cherche presque pas à voir si nous (bibliothécaires, archivistes et documentalistes) remplissons bien notre rôle de professionnels. L’autocritique n’est pas souvent prise en compte dans nos débats et discussions. Nous cherchons peu à mesurer notre part de responsabilité dans la situation d’hier, d’aujourd’hui et de demain de notre profession. Cet article constitue une marque qui vise à revoir la position, l’engagement et le professionnalisme des hommes de bibliothèques, d’archives et de documentations que nous sommes.

Si aujourd’hui, certains de nos services d’archives, bibliothèques ou centres de documentation sont archaïques, est-ce qu'un problème de compétences ? Un manque de moyens ? Une non-maîtrise des outils numériques ? Un refus du changement ? Ou tout simplement le manque de volonté de formation continue ? 😥

Mon humble avis est que si certains de nos services documentaires sont vieillots, les professionnels de ces institutions sont en majorités les seuls responsables. Osons le dire, nous sommes cloués dans des pratiques dépassées et nous ne cherchons pas à améliorer nos services pour nos usagers en nous autoformant. La routine professionnelle (collecter, traiter & diffuser) doit être surpassée. Être bibliothécaire, archiviste ou documentaliste c’est beaucoup plus que ça. Imaginons une bibliothèque, un service d’archives ou un centre de documentation qui, en 2017, managé par un professionnel :
  • n’est pas en mesure d’avoir un outil numérique (à jour) pour gérer son fonds documentaire, 
  • n’est pas en phase avec les nouvelles pratiques professionnelles mises en place par le CIA, l’IFLA, etc.,
  • ne prends pas en compte les préoccupations et les thématiques qui tournent autour de la profession.
Voilà autant de problématiques qui interpellent chacun d’entre nous et qui semblent être mises à l’écart quand il s’agit de plaidoyer et de revendication pour la profession. La responsabilité du professionnel doit être au début et à la fin de chaque défense pour la profession. 

Il est grand temps pour nous de se réveiller, de s’engager et de s’autoformer pour relever les défis professionnels qui nous attendent en faisant un effort sur nous-mêmes.
« De la volonté dépend l'action. »
Chaque professionnel, quel que soit son titre et/ou son domaine d’expertise à l’obligation de revoir ses pratiques et celles de ses collègues en se posant la question à savoir s’il est en phase avec ce qui se fait partout ailleurs et surtout à s’ouvrir davantage sur des questions et thématiques qui tournent autour de notre profession (archives et bonne gouvernance, bibliothèque et agenda 2030 des Nations Unies, ressources éducatives libres, la lecture en milieu carcéral, etc.) 

La plupart d’entre nous pensent que la formation reçue à l’EBAD n’est pas adéquate à la pratique et que le contenu doit être mis à jour. Mais ceci ne doit pas être une échappatoire pour se planter dans des pratiques obsolètes. Dans la profession, nous avons des collègues qui se sont formés à l’EBAD et qui aujourd’hui sont dans le top des tops que ça soit au niveau national qu'international. La vraie question est de savoir comment ils ont fait pour en arriver là et de suivre ce chemin. 😉
« Là où il y a une volonté, il y a un chemin.»