Quels sont les enjeux de la croissance des technologies en
Afrique ?
Malgré un contexte mitigé, le digital joue aujourd’hui
un rôle majeur pour la transformation numérique du continent. Il comporte de
multiples enjeux qui peuvent impacter de manière positive le continent
africain. Tout d’abord, il faut savoir que les nouvelles technologies
s’adaptent à tous les secteurs d’activités en Afrique. Que cela soit
l’industrie, la finance, la santé, l’agriculture, l’éducation, l’hôtellerie, le
tourisme, le secteur des énergies renouvelables, etc. Tous ces secteurs
d’activités bénéficient de l’apport de ces nouvelles technologies.
- L’enjeu économique :
Grâce à la croissance des nouvelles technologies,
aujourd’hui les entreprises africaines gagnent en compétitivité, deviennent
performantes et surtout développent une nouvelle gamme de services qui
répondent aux besoins de la population africaine et changent les habitudes de
consommation. Par exemple, la croissance
du mobile en Afrique, environ 67 millions de smartphones, mène le continent vers une condition « mobile first » avec des
problématiques comme le mobile-banking à laquelle des startups africaines
apportent déjà des solutions. On peut citer, We cash up
au Cameroun, Paydunya
au Sénégal, la success-story M-pesa
au Kenya, etc. En plus, pour les entreprises, un marché international s’ouvre
désormais à elles et leur permet de réaliser plus de business. Et donc cette
transformation des entreprises africaines au rythme du digital permettra non
seulement de satisfaire les attentes du public africain, mais également de
faire émerger des leviers de croissance dans le but d’atteindre une meilleure
rentabilité dans un contexte régional et international. D’autre part, le
digital permettrait au continent d’avoir de meilleurs placements sur les
marchés financiers.
- Un enjeu socio-éducatif
La croissance des technologies en Afrique
comble des objectifs éducatifs, culturels et sociaux. Aujourd’hui, l’éducation
est totalement démocratisée, car internet et les technologies associées ont
permis cet accès à l’information. Des plateformes et initiatives se créent et
permettent aux jeunes africains d’apprendre et de gagner de nouvelles compétences.
C’est d’ailleurs l’exemple de la future
bibliothèque numérique de Tambacounda
– une région du Sénégal — ou encore Myskills4Africa
lancé par Microsoft et qui utilise la technologie du 21e siècle pour donner
également à ses volontaires la possibilité d’aider de n’importe où dans le
monde. On peut également citer des plateformes comme Ecoles
au Sénégal qui disposent d'un ensemble de cours
suivant le programme éducatif sénégalais.
En fait, la transformation digitale du
continent est plus qu’humaine que technologique, car l’humain est au centre de
cette transformation. D’où toute l’importance que ce dernier soit formé et
dispose des compétences nécessaires pour apporter son potentiel à cet écosystème
digital africain. En cela, les nouvelles technologies aident à promouvoir la
naissance de diverses plateformes et à fournir un contenu innovant et ciblé
pour les Africains permettant ainsi de pallier le gap de compétences sur le
continent. La formation est alors très importante.
C’est grâce au gain de ces compétences que les
jeunes Africains pourraient créer les solutions innovantes de demain et que les
entreprises pourraient renforcer leur compétitivité, faire du business tout en
créant des emplois.
Sur le
continent, l’usage d’internet et de multiples technologies du numérique est en
pleine révolution. Rien qu’au Sénégal, on dénombre 8 143 086 internautes sur une pénétration du mobile,
selon l’ARTP (Agence de Régulation des Télévisions et des Postes) de 116,71
% en juin 2016. Et avec l’accélération de l’utilisation des réseaux sociaux,
dont Facebook qui compte en Afrique, au mois de septembre
2016 148.215.000
utilisateurs : les frontières sont mises à nu. En effet, l’émergence des réseaux
sociaux, le boom de l’utilisation du mobile et l’adaptation des technologies au
marché local font que l’échange d’information devient fluide. Cela favorise le
travail collaboratif entre des millions de personnes dans le monde.
Seulement, même
si aujourd’hui les enjeux des technologies numériques demeurent importants pour
le continent, les problématiques à surpasser pour un écosystème digital
africain épanoui subsistent.
Les freins de la digitalisation en Afrique
La
transformation digitale du continent est déjà en cours. De multiples solutions
innovantes sont mises sur pied grâce aux technologies numériques. Mais comme
toute aventure, il arrive que des obstacles soient au rendez-vous. Et ces
derniers ralentissent la dynamique engagée sur le continent. Dans une Afrique
qui constitue la deuxième région la plus dynamique du monde en termes de
croissance derrière l’Asie et à égalité avec le Moyen-Orient selon le cabinet Deloitte SAS, il faut lever ces
obstacles.
- La peur du changement
Comme dit un
peu plus haut, la transformation digitale repose sur l’humain. Pour les
entreprises, la peur du changement provoque souvent le ralentissement de leur
propre transformation numérique. En réalité, les collaborateurs et autres
employés de l’entreprise doivent eux même devenir acteurs de ce changement.
Même si le changement est une manière de faire les choses beaucoup mieux avec
une plus grande efficacité, il faudra toujours participer à la prise de
conscience des décideurs dans les entreprises. Cela permettra de disperser les
craintes nourries face au numérique. Le but étant de permettre à l’entreprise
d’être acteur de sa transformation et non de la subir. Ainsi, il faudra
participer de prime abord à une prise de conscience interne avant de penser les
diverses mutations à effectuer.
- Le manque de compétences
Si l'on veut se
transformer, il faudra s’adapter. Il faut alors accepter l’appropriation des
technologies numériques, leur compréhension et leur utilisation. Il sera alors
impératif de comprendre leur prise en main pour appliquer leur fonctionnalité
au métier. Il sera ainsi obligatoire d’aller vers la formation. Cette dernière
pourra faciliter l’acquisition des compétences pour les collaborateurs et dans
une vision plus grande, elle permettra aux entreprises et institutions
africaines de pouvoir accélérer leur digitalisation. De même, la formation
permettra de nourrir l’ambition d’embrasser cette transformation digitale.
- La faible connectivité à internet
En plus du
facteur humain qui constitue un obstacle majeur, il y a également la faible
connectivité à internet qui demeure un problème de taille. En Afrique, le taux
de pénétration d’internet est de 16%, ce qui est assez faible. Même si au
Sénégal ce taux de pénétration était de 60,28%
en juin 2016 selon le rapport de l’ARTP de Juin 2016.
Cette disparité se
justifie sans doute dans le déploiement des infrastructures TIC dans les pays. Il
faudra alors que les états, les partenaires et les opérateurs télécoms créent
les conditions idoines pour faciliter la pénétration d’internet et l’usage des
technologies. Il faudra aussi impulser des changements institutionnels au
niveau du secteur public. Ce dernier aspect permettrait de favoriser l’e-gouvernement
sur le continent. Selon le dernier rapport UN E-Government Survey 2016, l’Afrique se place à la 75e place
mondiale sur 193 pays grâce à la Tunisie.
Myskill4Afrika : une alternative pour impulser la
transformation digitale en Afrique
Microsoft fait
des affaires en Afrique depuis 1993 et compte actuellement 22 bureaux dans 19
villes réparties dans 14 pays sur 54 sur le continent africain. Ce géant de la
technologie du 21e siècle développe une plateforme éducative autonome et de
calibre mondial pour aider les partenaires, les PME et les gouvernements à
développer des compétences pour l’entrepreneuriat, l’amélioration de l’employabilité
et la compétitivité. Dans ce cadre, MySkill4Afrika (Mes talents pour l’Afrique)
est un projet qui permet aux employés de Microsoft du monde entier d’investir
leur temps, leur talent et leur expertise dans le support d’un large éventail d’organisations
et de particuliers à travers l’Afrique.
Lancé en
décembre 2013, le programme MySkill4Afrika
a réussi à envoyer plus
de 300 employés de Microsoft en tant que bénévoles pour une ou deux semaines en
Afrique. Ces volontaires ont aidé quelque 250 organisations et entreprises
différentes dans 22 pays, soutenant et aidant environ 15 000 Africains.
Mais ce programme c’est également un moyen d’encourager certaines technologies
comme le Cloud Cumputing et d’anticiper son usage ô combien important en
Afrique.
En réalité,
cette technologie qui permet de « stocker sur des serveurs à distance
des données et traitements informatiques traditionnellement localisés sur des
serveurs locaux ou sur le poste de l’utilisateur » pourrait avoir un gros
impact d’ici quelques années pour tous les internautes africains. Cette
technologie peut encourager un accès à tous les données et services sur
n’importe quel terminal et en toute sécurité. D’ailleurs, le programme envisage
également le cofinancement de projets ambitieux sur le cloud-computing en
Afrique.
MySkill4Africa ou comment les entreprises doivent intégrer
le digital marketing
Le programme
est géré par l’initiative Microsoft 4Afrika qui se compose de personnes de
diverses filiales de Microsoft en Afrique et qui ont un intérêt commun à
accélérer le développement économique de l’Afrique et la croissance de son
économie du savoir pour aider le continent à devenir un acteur précieux dans la
chaîne d’approvisionnement mondiale des biens et des services utilisant une main-d’œuvre
hautement qualifiée.
D’ailleurs,
toutes les organisations peuvent demander l’aide du programme MySkills4Afrika
via leur filiale locale Microsoft et/ou partenaire. Dans ce contexte, le mardi
8 novembre à Dakar au Sénégal, une séance de formation animée par Blandine
Rageade, Account Manager pour Microsoft Search Advertising a eu lieu à l’hôtel Novotel. Une autre mission pour
MySkill4Afrika de former en tout 26 partenaires, dont 12 en webinaires. Une
opportunité de leur faire comprendre les enjeux du marketing digital, mais également
de leur faire assimiler certaines solutions comme le cloud computing et ses
avantages pour le continent.
Parmi les 200
employés recrutés en tant que « bénévoles virtuels » pour
MySkill4Afrika, principalement dans le rôle de coaching et de tutorat pour la
jeunesse africaine ou même des start-ups et les petites et moyennes entreprises
(PME) et les bénévoles rattachés à Microsoft, il faudra également désormais
compter sur les agences marketing digital partenaires Afrique Communication
et Senmarketing.
À la suite de la formation, ces deux agences
sont devenues des tops partenaires pour le programme MySkill4Africa et se
chargeront entre autres du suivi des formations dispensées aux 26 partenaires.
La
transformation digitale africaine comporte de gros enjeux pour le continent qui
à travers une réelle dynamique est aujourd’hui en train de faire les efforts
nécessaires dans le monde du digital. De belles initiatives émergent un peu
partout pour exploiter ce puits d’opportunités qu’est le digital, mais
également pour anticiper le déploiement de technologies du futur comme le cloud
computing. Il faudra surtout réunir les conditions optimales afin que les
disparités s’amenuisent et que la croissance prenne son envol.
Un article de Mamadou Mactar
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