Contexte ?
Considéré comme la mise à
disposition d’information gratuite permettant à tout un chacun de l’exploiter à
sa guise, le libre accès aux publications scientifiques (Open Access en
anglais) ou la voie d’or a été boosté pendant ces dernières années par deux
facteurs indépendants l'un de l'autre :
- d'une part, le numérique avec l'expérimentation de revues en ligne, dont les premières remontent environ en 1989;
- de l'autre côté, la crise liée à la croissance très rapide du coût des périodiques scientifiques.
Face
à cette situation, le libre accès reste l’une des solutions les plus adaptées
pour résoudre ce problème. Il réduit le gap existant entre les pays du Nord et
ceux du Sud en matière d’accès à l’information scientifique et technique et permet
aux chercheurs, étudiants et décideurs d’accéder gratuitement ou à moindre coût
à la documentation scientifique.
Le
« wax waxét » d’Elsevier !
Depuis 2004 Elsevier autorisait
les auteurs à auto archiver leurs manuscrits dans un dépôt institutionnel. Ceci
encourageait le libre accès à ces publications et facilitait l’accès à
l’information scientifique.
Cependant, la maison
d’édition a annoncé depuis Avril 2015 une nouvelle politique de libre accès
sous le thème : «Unleashing the power of academic sharing »
Cette politique
consiste :
- à imposer un embargo de 12 mois sur tout auto-archivage de la version finale d’une revue et ces embargos peuvent aller jusqu'à quatre ans ;
- lorsque la durée est écoulée et qu'un auteur peut rendre son propre travail disponible par le biais d'un dépôt institutionnel, Elsevier dicte la façon dont cet accès doit être contrôlé. Il impose alors la forme la plus restrictive des licences Créative Commons à savoir la licence CC-BY-NC-ND pour tout dépôt en green open access.
La riposte des défenseurs du libre
accès !
Cette nouvelle mesure
d’Elsevier constitue un grand danger pour l’avenir du libre accès et des sciences ouvertes en général. Heureusement
que les défenseurs de l’open access ne sont pas restés inactifs face à cette
situation. Des actions et des dénonciations émergent un peu partout dans le
monde.
Déjà des chercheurs, en collaboration avec
des bibliothécaires et des institutions ont lancé la déclaration COAR-SPARC contre la politique de partage d'Elsevier. Cette
déclaration a pour objectif de :
- signer une pétition et de la faire signé ;
- parler à des collègues sur les nouvelles modifications de l'embargo lorsqu'ils prennent des décisions de publication ;
- exprimer des opinions publiquement à des réunions, des rencontres internationales et à travers les médias sociaux ;
- publier et à encourager les autres à publier dans des revues en libre accès.
Le projet SOHA (Science
Ouverte en Haïti et en Afrique francophone) entre dans la même logique. Le
projet a pour objectif de promouvoir l’accès libre aux publications
scientifiques, de sensibiliser et d’encourager les chercheurs des pays d’Haïti
et d’Afrique francophone à publier leurs résultats de recherche dans des revues
en libre accès.
1 « wax
waxét » : renoncement
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